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Portrait sensible #7 Dimitri Rataud

C'est un honneur pour moi d'avoir pu échanger avec l'inventeur du "Haïku marinière". Généreux, doux et inspirant, Dimitri Rataud n'a pas hésité une seule seconde à répondre à ma proposition. Il est mon tout premier portrait masculin, je suis donc très heureuse de vous partager ses réponses.


La Magie est là, juste devant nous, au coeur des petites choses simples. Ralentir plus souvent, observer le quotidien et savourer la Vie, c'est ce que vous aurez très certainement envie de faire après la lecture de ce nouveau portrait... :)


Extracteur de sens, amoureux du peu, magicien du sensible, plongez avec moi à la découverte de celui qui travaille les ombres et les lumières, et qui sait lire entre les lignes.


Belle découverte et merci encore, Dimitri, pour tes mots :)

Son insta : @haiku_mariniere


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Hello Dimitri, Pour commencer, peux-tu nous parler un peu de toi pour que nous apprenions à mieux te connaître ?

Je suis un amoureux des mots, du japon et j’écris pour partager au monde, aux autres, ces toutes

petites choses insignifiantes qu’on a tous en commun et que souvent, on croit être les seuls à

ressentir. C’est une façon de nous rapprocher les uns les autres, peut-être une façon de nous aimer

d’avantage.



Tu es acteur, auteur et professeur. Ton univers semble se nourrir et baigner constamment dans les mots, le langage, l'écriture...Peux-tu nous parler de cette passion pour le verbe ?

Oui, toute ma vie depuis que j’ai 20 ans est de lire, dire, jouer, interpréter, choisir, donner faire

découvrir des mots aux autres.

Ma matière première, mon or, c’est les mots.

J’ai l’impression que ce sont comme des amis. Je les fréquente, il y en a que j’aime depuis toujours,

d’autres qui sont arrivés plus tard, certains que j’ai aimé et que je n’aime plus, d’autres qui me font

du bien, d’autres qui me font rêver, d’autres qui m’ennuient....

Quand j’écris, j’essaie de les écouter. Ils me disent des choses autres que l’auteur du livre voulait

dire. Il y a des mots qui s’aiment et qui ont été séparés dans la page de plein d’autres mots par

l’auteur, alors j’essaie de les écouter et pour leur faire plaisir, de les rassembler pour qu’ils se

rencontrent enfin. Et quand ce qu’ils disent une fois ensemble est magnifique, alors je sais que je ne

me suis pas trompé.



Tu as inventé l'Haïku marinière, comment t'est venue l'idée ?

La première fois que j’ai pensé à ça, c’était il y a longtemps quand j’étais amoureux d’une femme.

Pour lui faire une déclaration d’amour, j’ai acheté un livre pour lui offrir, et j’ai souligné toutes les

phrases sauf un « je t ‘aime » à la page 103. Je lui ai envoyé et je n’ai jamais eu de réponse... !



Quel est ton processus créatif pour ces fameux Haïkus ?

Pour mes Haïkus Marinières, je ne choisis jamais mes livres. Je les achète en vrac chez les

bouquinistes ou je les trouve dans les boites à livres.

Je ne sais évidemment jamais ce que je vais trouver dans la page. Il y a aussi beaucoup de pages qui

« ne parlent pas ».

Trouver un Haïku marinière est toujours un hasard, une chance, comme un petit miracle et je suis

toujours ému quand tout à coup, j’en trouve un. J’ai à chaque fois l’impression de trouver un trésor

caché dans une page.

Je feuillette les pages, et parfois, un mot me saute aux yeux, ça peut être n’importe lequel, c’est

comme quelque chose qui brille, et là comme un trésor, je gratte et parfois il n’y avait pas de suite à

ce mot, c’était juste un caillou qui reflète et d’autres fois, tout s’aligne, et là c’est une pépite d’or.



Un haïku est très court et pourtant il en dit long...

Exactement. C’est tout l’art et la culture japonaise.

Tout est petit, les sushis, les bonzaï, les voitures, les miniatures, les poèmes....

Le Haïku est l’art d’écrire à la gomme.

C’est écrire le moins de mots possible, et les mots les plus simples possible pour dire les plus

grandes choses.

Ce que j’aime c’est que c’est comme les choses les plus belles de la vie. Elles sont toujours très

simples et très fugaces, et pourtant ce sont celles qui nous bouleversent le plus.




Qu'est-ce qui s'exprime lorsque tu crées ? Le coeur, la tête, l'âme ?

Pas du tout la tête !!! C’est le coeur, il n’y a que ça. Quand j’écris je me connecte comme une

sorte de méditation au coeur et dès que j’en sors, je le sens tout de suite et alors j’arrête, c’est que

j’ai fini pour aujourd’hui.



Tes haïkus sont-ils personnels ou universels ?

C’est comme pour l’acteur. Il faut être le plus personnel, le plus particulier pour devenir

universel. Plus on va au coeur de soi-même plus on touche le coeur des autres.


Quels conseils pourrais-tu donner aux personnes souhaitant tenter l'art de l'haïku ? Y-a-t-il une règle, un secret pour réussir ?

Pour écrire un haïku, il faut d’abord regarder autour de soi. L’haïku est l’art de dire le plus

simplement possible la plus petite chose possible, sans l’inventer, juste la dire comme elle est avec

son regard à soi.



Un haïku avec ce questionnaire ?

« La fumée de mon thé

À disparu

À la dixième question »


Retrouvez Dimitri sur : Son insta : @haiku_mariniere

Pour trouver un carnet, cliquez ici


MERCI pour votre lecture et à bientôt pour un nouveau portrait sensible !

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